Alrune Reduction Print

Gravure sur linoléum réalisée à la main

Dimensions: 11,5 x 15 inch (30 x 40 cm)
Imprimée sur papier vélin à l'encre à relief à base d'huile Caligo.

La racine humanoïde de la mandragore est vénérée depuis des millénaires comme un remède sacré, mais aussi redoutée comme une magie interdite. Cette œuvre d'art réhabilite le pouvoir féminin de cette plante, sensuelle et mystérieuse, après des siècles de diabolisation par les forces patriarcales qui cherchaient à réprimer la sagesse ancestrale des femmes en matière d'herboristerie.

Réalisée selon la « méthode de réduction », cette technique consiste à graver un seul bloc de linoléum par étapes afin de créer des couches de couleur. Ici, 4 couches ont été créées.

$95.00

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Depuis des millénaires, la mandragore oscille entre médecine sacrée et magie interdite. Cette plante mystérieuse, dont la racine humanoïde semble refléter notre propre corps, est vénérée comme un puissant remède et redoutée comme un instrument de magie noire.

Les civilisations anciennes, de la Mésopotamie à l'Égypte, appréciaient la mandragore pour ses propriétés mystiques, reconnaissant sa capacité à soulager la douleur, à provoquer des visions et à favoriser la fertilité. En tant que plante ayant la forme d'un corps humain, la mandragore était censée exercer un contrôle sur le corps : elle pouvait provoquer l'amour ou la conception, ou apporter chance, richesse et pouvoir. Les femmes, gardiennes du savoir des plantes, en comprenaient les secrets : comment la récolter en toute sécurité, comment la préparer pour la guérison, comment exploiter son pouvoir à bon escient.

Mais à mesure que les institutions patriarcales gagnaient en puissance, ce savoir féminin devint dangereux. Au Moyen Âge, la mandragore était considérée comme un ingrédient clé dans une multitude de recettes de pommades volantes utilisées par les sorcières, ainsi que comme un composant principal de potions et de breuvages magiques. Ce qui était autrefois un remède sacré devint une preuve de sorcellerie. L'Église, menacée par l'autonomie des femmes et leur savoir en matière de guérison, transforma la mandragore d'alliée en adversaire.

Le mythe le plus obsédant qui entoure cette plante – selon lequel elle « pousserait un cri si puissant qu'il pourrait tuer la personne qui tenterait de la déraciner » – témoigne de cette transformation. Peut-être ce cri était-il l'écho de toutes les femmes sages réduites au silence, de tous les guérisseurs condamnés, de toutes les connaissances sacrées perdues à cause de la peur et du contrôle.

Cette œuvre d'art revendique la véritable essence de la mandragore : sensuelle, puissante et sans complexe. La figure racinaire incarne la féminité divine que les forces patriarcales ont cherché à réprimer, la présentant non pas comme démoniaque, mais telle qu'elle est réellement : mystérieuse, puissante et magnifiquement humaine dans toute sa complexité.

En célébrant la mandragore, nous rendons hommage aux herboristes, aux sages-femmes et aux guérisseurs qui ont transmis ce savoir à travers des siècles de persécution, préservant ainsi la relation sacrée entre les femmes et le monde végétal.

Toutes mes œuvres sont faites à la main et originales, avec un mélange de linogravures en édition limitée et en édition ouverte. Les gravures sont conçues, réalisées, pressées et tirées dans mon atelier situé dans les Laurentides, au Canada.

Remarque : en raison de leur nature artisanale, il peut y avoir de légères variations par rapport à l'image, qu'il s'agisse de la couleur, de l'uniformité de l'encre ou d'autres petites différences.